AGRICULTURE DURABLE : L’essor d’une nouvelle filière d’amandes « Made in France »

Tag : diversification, filière
Date : 09/12/2022
Type : Actualités

Depuis une vingtaine d’années la consommation mondiale d’amandes connaît une hausse continue. Ce fruit à coque, source de protéines végétales, riche en lipides et micronutriments, réunit de nombreuses qualités nutritionnelles et diététiques et est parfaitement adapté aux nouveaux modes d’alimentation. (...)

L’amande française répond à la demande de circuits courts et de production locale des consommateurs, et est particulièrement appréciée par les confiseurs et l’industrie cosmétique à la recherche de produits naturels français.
Ses coproduits sont valorisés aussi bien dans l’alimentation animale que dans la fabrication de litières. En résumé, l’amande ne présente presque que des avantages. Presque… car la quasi-totalité des 42 000 tonnes consommées chaque année en France est aujourd’hui importée pour l’essentiel de Californie.

Partenariat innovant pour la production française
Alors que les débouchés ne font qu’augmenter et que l’amandier, arbre méditerranéen par excellence, est particulièrement adapté à nos régions, seuls 1 000 hectares de vergers sont exploités en France, pour une production d’à peine 700 tonnes. Ces quelques éléments donnent tout leur sens au partenariat que le groupe coopératif Arterris et La Compagnie des Amandes ont récemment conclu pour structurer dans les régions Occitanie et Sud une filière de production d’amandes de qualité, locale et responsable. Entré au capital de l’entreprise à hauteur de 8,5%, pour un investissement de 1,5 million d’euros, Arterris incite ses adhérents des départements de l’Arc méditerranéen à se lancer dans cette filière prometteuse selon un modèle économique totalement novateur, qui apporte une solution de diversification sans prise de risque financier, technique ou commercial pour l’agriculteur.

Un modèle de co-investissement novateur
L’amandier est en effet une culture pérenne dont l’installation nécessite du temps, puisqu’il faut attendre 5 ans après la plantation des arbres pour récolter les premiers fruits. Durant ce laps de temps, l’entretien des vergers engendre des charges. Aussi, pendant cette période, la Compagnie des Amandes propose de verser une rétribution à l’agriculteur. A ce revenu, s’ajoutera ensuite le produit de la vente des amandes, par l’intermédiaire d’une co-entreprise dont l’agriculteur en est le Président et l’actionnaire majoritaire. L’investisseur la Compagnie des Amandes apporte les financements, la coopérative Arterris un accompagnement technique et l’agriculteur est rémunéré pour sa terre, son travail, son savoir-faire et son matériel.
Pour l’exploitant, l’avantage est double : non seulement il diversifie son activité dans un cadre sécurisé en augmentant ses revenus, mais il reste maître et propriétaire de son exploitation.
Transformation industrielle locale
Autre intérêt de ce projet, la première transformation des amandes produites sera réalisée localement, dans une casserie de 7 000 m2 qui ouvrira ses portes en 2023 à Signes, dans le Var. Son ambition est de proposer un outil collectif, compétitif par rapport à l’Espagne qui casse l’essentiel de la production française aujourd’hui, et répondant aux attentes de l’industrie avec des certifications ISO 14001, ISO 22000, ou IFS Food. Il s’agit donc de l’émergence d’une nouvelle filière intégrée et compétitive d’amande premium « Made in France » avec un objectif de 2 000 hectares plantés d’ici à 2026.

Un modèle d’agriculture raisonnée
Au-delà de ce modèle d’organisation inédit dans l’agriculture, ce projet de territoire consolide la production agricole locale et permet de remettre en culture des terres aujourd’hui en friche. Il présente aussi un intérêt environnemental puisque La Compagnie des Amandes s’engage sur un mode de production durable à travers l’obtention d’un label bas carbone et a la volonté d’inscrire tous les vergers dans une démarche de certification HVE3 (Haute valeur environnementale). Par ailleurs, l’interprofession travaille sur un Label Rouge et des IGP (Indication géographique protégée) avec l’INAO, et une Organisation de producteurs est en cours de création.
Une attention particulière sera notamment portée à la maîtrise de l’irrigation. Outre le fait que l’amandier est une espèce locale relativement sobre, Arterris accompagne ses adhérents sur des choix techniques et agronomiques limitant la consommation d’eau, comme l’aspersion, le goutte-à-goutte ou encore avec des services et des OAD (Outils d’aide à la décision). Ces choix raisonnés doivent permettre une économie d’eau de 75% par rapport à une production californienne. Un modèle vertueux appelé à se développer !

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