Les coopératives agricoles, un modèle durable au service des territoires

Tag : agroécologie, compétitivité, gouvernance, territoire, transition agricole
Date : 11/08/2025
Type : Actualités

Enjeu de territoire

Alors que les élus locaux cherchent des solutions concrètes pour accompagner les transitions agroécologiques et redonner un souffle à des territoires parfois fragilisés, les coopératives agricoles apparaissent comme des alliées précieuses, encore trop souvent sous-estimées. Ces organisations collectives, portées par des agriculteurs engagés, bâtissent, grâce à leur ancrage territorial, de véritables écosystèmes locaux, créateurs de valeur sous toutes ses formes.

Des entreprises au service du bien commun

Pour Maryline Filippi, professeure d’économie à Bordeaux Sciences Agro, chercheuse associée INRAE à AgroParisTech, et spécialiste reconnue de la gouvernance coopérative, la responsabilité territoriale des entreprises coopératives consiste à « entreprendre en collectif et en responsabilité pour le bien commun ». Cet engagement se traduit par une relation forte avec les associés-coopérateurs, par des outils de transformation et de distribution pleinement intégrés au tissu local (via en particulier la circonscription territoriale de leur coopérative) et par des partenariats étroits avec les collectivités, les entreprises et les citoyens.

Une gouvernance qui fait la différence

Cette responsabilité prend appui sur une gouvernance démocratique qui fait toute la singularité des coopératives. Le principe « Une personne = Une voix » favorise un dialogue permanent entre les adhérents et la direction. « Prendre des décisions à plusieurs n’est pas simple, mais c’est ce qui fait la force et la beauté des coopératives », rappelle Maryline Filippi. Ce fonctionnement collectif, exigeant mais riche, permet de mieux comprendre les besoins du terrain, d’adapter les actions et de renforcer les liens avec les collectivités et les acteurs locaux.
Pour entretenir cette proximité essentielle, les coopératives multiplient les initiatives en réservant des sièges aux jeunes administrateurs pour favoriser le renouvellement des générations, en proposant des formations adaptées à la complexité des enjeux actuels ou encore en mettant en place des sections territoriales ainsi que des commissions locales pour garantir un dialogue constant. Ces démarches prennent tout leur sens face aux défis contemporains, qu’il s’agisse du changement climatique, de la concurrence internationale accrue ou de la nécessité de rendre l’agriculture plus durable et plus inclusive.

Des partenariats à renforcer

Dans ce contexte, la coopération entre les collectivités et les coopératives s’impose comme un levier stratégique. Maryline Filippi insiste sur l’importance de créer des espaces de dialogue pour dépasser les incompréhensions persistantes et construire des solutions communes. Selon elle, « Il faut se connaître pour comprendre les contraintes de chacun et avancer ensemble ». Elle cite des exemples concrets où un simple échange entre élus et coopératives a permis de débloquer des filières régionales en identifiant le chaînon manquant, ainsi que des situations où des coopératives, en s’ouvrant aux collectivités ou à d’autres partenaires, grâce à des modèles de propriété innovants, ont su imaginer des réponses mieux adaptées aux réalités des territoires.

Réinventer les modèles pour nos terroirs

Plus que jamais, il s’agit de repenser les modèles pour répondre aux attentes de la société et redonner de la compétitivité à des filières fragilisées par la mondialisation.
« Pour un élu, les coopératives agricoles sont un levier puissant de développement économique, mais aussi social, territorial et environnemental. Ce sont des entreprises utiles au bien commun qui contribuent à un développement plus juste et créateur de valeur partagée. Dans un monde en quête de sens et de solutions concrètes, les coopératives agricoles n’ont sans doute jamais eu un rôle aussi essentiel à jouer. » conclut Maryline Filippi.

Retourner aux actualités