Coopération et innovation, les piliers du renouveau agricole

Tag : compétitivité, coopération, innovation, modèle coopératif, proximité, transition agricole
Date : 11/08/2025
Type : Actualités

“La coopération s’affirme comme un levier essentiel de résilience.”

« Face aux bouleversements profonds que traverse les secteurs agricole et agroalimentaire, la coopération s’affirme comme un levier essentiel de résilience. » C’est le message fort porté par Laurent Augier, directeur général d’Agri Sud-Ouest Innovation. Il défend une vision résolument tournée vers l’expérimentation concrète et la transition agroécologique, des leviers indispensables pour renforcer la compétitivité des filières et répondre aux défis de demain.

Agri Sud-Ouest Innovation, catalyseur d’initiatives régionales

Pour accompagner cette évolution, le pôle Agri Sud-Ouest Innovation s’impose comme un acteur clé. Implanté en Occitanie et Nouvelle-Aquitaine, il fédère plus de 420 structures : exploitants agricoles, industries de transformation, laboratoires de recherche et coopératives. Sa mission ? Aider les écosystèmes ruraux à faire face aux grands enjeux contemporains tels que souveraineté alimentaire, défis écologiques et mutations énergétiques. Pour cela, il mise sur des projets concrets, solidement enracinés dans les réalités locales et porteurs de valeur.
Dans cette perspective, le pôle joue un rôle de facilitateur. Agissant en tiers de confiance, il crée les conditions d’un dialogue constructif entre institutions publiques, entreprises privées et milieux scientifiques. Grâce à sa connaissance fine du terrain et à sa capacité à faire converger les compétences, il accompagne les organisations dans la construction d’une vision à long terme et le renforcement de leur résilience, et leur permet d’anticiper les évolutions et de gagner en robustesse.

Les coopératives au service de l’intérêt commun

Parmi les leviers d’action mobilisés, les coopératives tiennent une place centrale. L’engagement collectif qu’elles incarnent constitue une réponse cohérente aux défis
actuels. Héritées d’une tradition agricole ancrée dans les valeurs d’entraide, de mutualisation et d’intérêt général, ces structures oeuvrent au service du bien commun et jouent un rôle moteur dans la transformation agricole.
Elles se distinguent par leur gouvernance participative, leur proximité avec les producteurs et leur capacité à s’inscrire dans la durée. Autant d’atouts qui leur permettent de catalyser des dynamiques vertueuses, de faire circuler les idées et les savoirs et de répondre aux besoins du terrain. Par leur organisation, elles peuvent aussi mobiliser rapidement des agriculteurs et des infrastructures nécessaires pour concrétiser des initiatives d’envergure. De plus, elles disposent d’une masse critique pour tester, valider et déployer de nouvelles solutions à grande échelle. En partageant les risques, elles offrent également un cadre sécurisé qui stimule l’innovation.
Même si la diversité des adhérents, des attentes et des niveaux d’implication peut parfois ralentir les dynamiques internes, elle constitue aussi une richesse, en permettant de conjuguer représentativité, efficacité et vision globale. C’est cette alchimie singulière qui fait des coopératives un solide levier pour accompagner l’évolution des pratiques agricoles dans toutes ses dimensions, économique, sociale et écologique.

FILEG, une dynamique collective réussie pour structurer une filière locale

La filière légumineuses à graines en Occitanie (FILEG) illustre avec force cette capacité à structurer des réponses concrètes. Soutenu par Agri Sud-Ouest Innovation, ce projet emblématique rassemble près de 90 contributeurs, parmi lesquels des coopératives, des entreprises, des collectivités, des distributeurs et des centres de recherche. Il bénéficie aussi du soutien d’organismes tels que l’Agence de développement économique d’Occitanie (AD’OCC) et le Centre d’innovation sur l’alimentation (CISALI).
Née d’une volonté commune, FILEG a permis la création d’un débouché local, rentable, durable, en phase avec les attentes sociétales. Elle démontre qu’il est possible d’engager une transition agricole efficace sans renoncer à l’exigence économique.
Ce projet illustre à quel point une démarche partagée et bien construite peut avoir un impact structurant. En favorisant les liens entre territoire, production et alimentation de proximité, exigences environnementales, développement économique et attentes citoyennes, FILEG contribue activement à la vitalité rurale et à un modèle agricole cohérent et ancré.

Miser sur la proximité pour mieux avancer

Ce type de réussite repose sur une conviction forte « l’humain est au coeur de toute dynamique pérenne ». Pour Laurent Augier, les projets qui réussissent sont avant tout des projets portés par l’humain. En effet, la proximité entre les parties prenantes renforce la confiance, facilite le dialogue et permet des engagements durables. Dans un contexte marqué par l’incertitude croissante, ces liens de terrain constituent un avantage décisif. S’appuyer sur des réseaux locaux favorise la coordination, assure la continuité des efforts et renforce la performance des filières. Construire des filières locales solides, n’est donc pas un retour en arrière, mais un véritable choix stratégique, qui associe responsabilité, efficacité et adaptation aux besoins du territoire.

Rapprocher décisions publiques et expérience de terrain

Mais pour que ces dynamiques puissent se développer, encore faut-il que les politiques publiques soient véritablement à l’écoute de ceux qui oeuvrent chaque jour au contact du vivant. Laurent Augier alerte, en effet, sur le décalage croissant et préoccupant entre décisions institutionnelles et vécu agricole. « Les débats sur l’eau, le dérèglement climatique et le changement de modèle agricole restent trop souvent déconnectés des réalités du terrain. » souligne-t-il. Il appelle à une réelle implication des agriculteurs et des acteurs locaux dans les dans les choix structurants, condition nécessaire pour assurer un équilibre entre viabilité économique, préservation de l’environnement et souveraineté alimentaire.

Redonner toute sa place à l’agriculture

Enfin, Laurent Augier insiste sur l’urgence de reconnaître pleinement le rôle stratégique de l’agriculture. Trop souvent réduite à sa seule fonction nourricière, elle est pourtant la première activité économique et sociale dans de nombreuses régions. A travers ses coopératives, elle façonne les paysages, soutient la vitalité des territoires, génère de l’emploi, dynamise les circuits courts, et contribue même à l’identité culturelle et touristique des régions.

Reconnaître cette contribution, c’est reconnaître que l’agriculture de demain doit s’appuyer sur des décisions partagées et sur une connaissance commune des réalités locales, afin d’inventer ensemble des réponses adaptées aux enjeux de notre époque.

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