L’agriculture connectée, une clé pour produire plus avec moins ?

Tag : IA
Date : 07/11/2024
Type : Actualités

Dans les campagnes françaises, l'agriculture se digitalise à grande vitesse. Les outils numériques tels que les capteurs, drones et logiciels d'analyse investissent les fermes, transformant les pratiques agricoles et optimisant à la fois les rendements et la gestion des ressources.
Face à la hausse des coûts et à la pression pour accroître les productions tout en réduisant les apports d’intrants, les agriculteurs adoptent de plus en plus ces innovations qui facilitent considérablement la transition vers une agriculture de précision.

Rencontre avec Jérôme Sarraute, agriculteur à Meauzac dans le Tarn-et-Garonne, qui a fait de l'innovation technologique une alliée pour concilier productivité et respect de l'environnement.

En quoi les OAD vous ont-ils aidés à améliorer la gestion de votre exploitation ?

Notre ferme familiale, créée en 1948, a considérablement évolué au fil des années. Nous avons diversifié nos activités pour inclure des grandes cultures, de l’arboriculture et de l’élevage de chèvres. Pour préserver la qualité de notre sol, nous avons adopté des pratiques telles que le semis direct et les couverts végétaux. Mais ce qui a vraiment transformé notre approche, ce sont les outils d’aide à la décision (OAD). Ils ont révolutionné notre gestion quotidienne et nous permettent d’améliorer notre travail, de réduire nos coûts de consommables et de main-d’œuvre, tout en maintenant nos rendements.

En particulier, nous utilisons depuis huit ans, Irré-LIS® pour optimiser l’irrigation de nos parcelles de maïs semence et disposer de bilans hydriques du sol. Cet outil, développé par Arvalis, avec les données fournies par la station météo connectée Weenat, permet d’ajuster l’irrigation en temps réel, en fonction des besoins réels du sol et des prévisions météorologiques.

Les résultats sont convaincants : lors de la canicule de 2022, grâce à une irrigation précise, nous avons préservé nos cultures et obtenu des rendements exceptionnels correspondant à 100% de la référence, bien supérieurs à la moyenne de 65% pour les autres producteurs de ce même secteur géographique.

De plus, nous avons diminué notre consommation d’eau, optimisé l’utilisation de nos intrants et réduit notre temps de travail.

Cette approche s’avère tout aussi efficace dans notre verger où les prévisions météorologiques détaillées, fournies par Weenat, nous permettent d’affiner avec précision les itinéraires culturaux et les traitements phytosanitaires. En tenant compte des risques de contamination et de l’efficacité des produits, nous pouvons ajuster le choix des traitements, les calendriers d’application et les doses nécessaires. Cela réduit également l’utilisation d’intrants et d’eau, tout en minimisant le besoin de main-d’œuvre. En alliant tradition et innovation, nous parvenons à concilier productivité, respect de l’environnement et rentabilité économique.

 

Quels sont les principaux obstacles à la digitalisation des fermes ?

Les freins dans l’agriculture sont multiples. La résistance au changement, due à la peur de l’inconnu et au temps nécessaire pour maîtriser ces nouveaux outils, constitue un défi majeur. Toutefois, cela ne signifie pas un rejet total. Ces agriculteurs ont simplement besoin de davantage de soutien et de formation pour faciliter cette transition numérique et surmonter leurs réticences. De nombreux professionnels utilisent déjà des outils connectés, comme le guidage de tracteurs ou la modulation d’engrais, mais ils ne tirent pas encore pleinement parti de leur potentiel. Le coût représente également un obstacle, bien que la diversité des offres actuelles rende ces technologies plus accessibles. Pour certains, ces outils sont devenus indispensables et sont désormais utilisés au quotidien.

 

Quel rôle jouent les coopératives dans l’adoption de nouvelles technologies ?

En tant que moteurs de l’innovation, les coopératives apportent une réelle valeur ajoutée aux agriculteurs en les aidant à exploiter pleinement les nouvelles technologies. Par exemple, la coopérative Arterris, grâce à ses équipes de techniciens-conseils spécialisés, fournit un soutien personnalisé à ses adhérents, les guidant dans le choix des outils les plus pertinents pour leur exploitation, en les aidant à maîtriser leur utilisation. Ce soutien favorise une adoption optimale de ces nouveaux outils. La collaboration entre agriculteurs et coopératives est essentielle pour réussir la transition vers ces nouvelles pratiques.

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