Relever les défis de demain avec des filières structurées

Tag : agriculture, filière
Date : 04/03/2025
Type : Actualités

L'agriculture française, particulièrement dans le Sud de la France, traverse une période de bouleversements profonds. Les échanges internationaux de matières premières agricoles sont en pleine transformation, tandis que les attentes sociétales et les exigences des consommateurs s’intensifient. Ces derniers sont en quête de produits à la fois qualitatifs, durables, et accessibles, avec une attention particulière portée au prix, dans un contexte où le pouvoir d’achat est une préoccupation majeure.

Dans ce cadre, il est essentiel de rappeler que l’agriculture française se distingue comme la plus durable au monde. Ce modèle unique, fondé sur des filières structurées a fait sa force et prouvé sa résilience, et nous croyons que ce sera aussi une clé pour l’avenir. Ces filières offrent une lecture fine des marchés, permettent d’adapter les pratiques agricoles aux évolutions en cours, et assurent une sécurisation des débouchés pour les producteurs. Leur force repose sur la collaboration étroite entre les différents acteurs – producteurs, transformateurs, distributeurs, collectivités – tous unis autour d’une vision commune. C’est un modèle d’interdépendance qui non seulement garantit la qualité et la disponibilité des produits, mais qui capte également la valeur ajoutée essentielle à une rémunération équitable de tous les maillons de la chaîne.

Cependant, nous faisons face à une réalité complexe : bien que les labels, tels que les IGP ou les Label Rouge, incarnent une démarche qualité concrète et soient reconnus pour leur fiabilité, les consommateurs arbitreront plutôt leurs achats en faveur de produits perçus comme moins onéreux. Cette dissonance entre les aspirations affichées et les choix d’achat réels nécessite une approche pragmatique. Ainsi, les économies d’échelles, permises par la saturation des outils existants de transformation industrielle, s’imposent comme une priorité pour rendre les produits locaux plus compétitifs, sans compromettre leur qualité.

Dans cette dynamique, le rôle des coopératives agricoles est central. En tant qu’entreprises collectives sans but lucratif, leur mission première est de valoriser au mieux les productions de leurs adhérents. Cela passe par :

• La mutualisation des outils de transformation en circuit court pour les saturer et limiter les investissements non urgents ni essentiels.
• La mise en place de partenariats solides avec des transformateurs et distributeurs, pour garantir des débouchés fiables et pérennes.
• La création de valeur sur le territoire, en préservant l’activité économique et en soutenant l’emploi local.

Pour préserver ce modèle vertueux, il est essentiel de conditionner davantage les aides publiques agricoles à la structuration des filières. Cette orientation garantirait une agriculture durable, locale et ancrée dans les territoires. En soutenant des filières viables et performantes, elle pourrait non seulement renforcer la souveraineté alimentaire française et européenne, mais aussi maintenir des populations dans les zones rurales.

 

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